À quelques semaines de la fin d'un exercice comptable, le chef d'entreprise
entrevoit le bénéfice réalisé une fois déduites les charges, y compris sa
propre rémunération fixe. Pour se verser ce bénéfice, deux solutions s'offrent
à lui : attendre la fin de l'exercice pour constater le bénéfice qui sera, dans
la plupart des cas, soumis à l'Impôt sur les Sociétés (IS), puis se verser des dividendes. La seconde solution consiste à se verser une Prime exceptionnelle
soumise aux charges sociales mais dont le coût viendra se déduire du résultat.
Une question se pose : Quelle est la solution la plus avantageuse ? La réponse,
variable selon la situation fiscale du dirigeant, le type de société et les
montants en jeu est souvent complexe.
QUELS SONT LES CHARGES ET IMPÔTS QUI AFFECTENT LES PRIMES ET LES DIVIDENDES ?
Les primes sont considérées comme des salaires et, à ce titre, soumises
aux mêmes cotisations sociales. Les règles (assiettes, plafonds et taux)
varient selon le statut du chef d'entreprise.
En SA ou SAS/SASU, le
dirigeant est assimilé
à un salarié et les
cotisations sociales (à l'exception des contributions Pôle-Emploi auxquelles il
n'est pas assujetti), sont calculées comme pour les salariés, avec une part
salariale déduite du brut et une part employeur payée en complément du brut.
Pour les SARL et
EURL, le dirigeant est considéré comme un Travailleur
Non Salarié (TNS) et sa
rémunération est assujettie aux cotisations de l'Urssaf des Indépendants (ex
RSI) à des taux moindres que les salariés (cotisations d'environ 40% du salaire
perçu contre 70 à 90% du net pour un salarié). Dans tous les cas, le salaire
net perçu sera imposable à l'Impôt sur le Revenu (IRPP) au taux progressif par tranches (de 0% à 45% suivant la
tranche). Cet IRPP sera prélevé "à la Source" par l'entreprise pour
les salariés (président de SA ou SAS/SASU) et prélevé directement sur le compte en
banque du gérant de SARL ou EURL.
Dans tous les cas, le bénéfice est soumis tout d'abord à l'IS (Impôt
sur les Sociétés). Le taux
applicable est de 28% (en 2020) avec, pour les PME, un taux réduit de 15% pour
les 38 120 premiers Euros de bénéfice. Le solde (bénéfice - IS) pourra être
affecté en réserve puis distribué, en totalité ou en partie, sous forme de dividendes. Attention, ces dividendes sont obligatoirement distribués au prorata des parts du capital social. Donc, un dirigeant possédant, par exemple, 80% du capital de son
entreprise recevra 80% du total des dividendes distribués, le solde allant aux
associés minoritaires.
Ensuite, les dividendes bruts sont, à leur tour, soumis à charges sociales et impôts suivant
des règles spécifiques (Flat Tax) :
Lors de la distribution, l'entreprise déduit du dividende distribuable
une somme égale à 30% de ce montant correspondant à l'IFU (Impôt Forfaitaire
Unique, appelé aussi Flat Tax). Ce
prélèvement est constitué de 2 parties distinctes : la CSG au taux de 17,2% et
un Impôt forfaitaire au taux de 12,8% (total : 30%).
L'actionnaire perçoit donc un dividende net d'un montant de 70% du
dividende brut.
Deux options s'offrent alors à lui :
Les règles ci-dessus sont valables pour les SA et SAS, quelque
soit le montant des dividendes, et pour les SARL et EURL lorsque
les dividendes bruts n'excèdent
pas 10% du capital social de
l'entreprise. Pour ces sociétés, (SARL, EURL et statuts équivalents), les
dividendes au-delà de 10% du capital sont considérés comme des salaires et
soumis aux mêmes charges sociales. Compte tenu que les bénéfices sont aussi
imposables à l'IS, dans la plupart des cas, la distribution de dividendes ne présente pas d'intérêt par rapport au
versement d'une prime (car celle-ci, déductible du bénéfice, ne subit pas l'IS) sauf dans certaines situations particulières. (l'outil gratuit OptiRev vous permet de simuler si, dans votre cas, la solution dividende est pertinente!)
L'ARBITRAGE PRIME OU DIVIDENDE POUR OPTIMISER LA RÉMUNÉRATION DU DIRIGEANT EST COMPLEXE
Pour vous assister dans vos simulations et optimiser le versement de
votre rémunération de dirigeant, nous vous proposons l'outil gratuit OptiRev.fr qui vous permettra d'approcher au plus près la meilleure solution en fonction de votre situation personnalisée. Ce
puissant simulateur vous fournira en quelques clics le mode le mieux adapté à
votre cas et, le cas échéant, la proportion de bénéfice à verser en Prime et
celle à distribuer en Dividendes pour optimiser votre revenu net après
impôts.
Pour conclure cette étude, il ne faut pas oublier de noter que
l'optimisation de la rémunération nette s'obtient par la réduction des charges
sociales. Or ces cotisations, appelées aussi "salaire différé" ont
une contrepartie : vos contributions vous accordent vos futurs droits à des
revenus de remplacement (congés maladie, chômage dans certains cas, retraite,
prévoyance...). Réduire ces cotisations à la portion congrue peut, parfois,
s'avérer un calcul perdant : par exemple, quelques dizaines d'euros d'économies
peuvent vous faire perdre plusieurs trimestres validés qui diminueront
considérablement le montant de votre pension retraite.
Avant toute décision d'optimisation, nous vous invitons donc à vérifier
que vos rémunérations (Salarié ou TNS) se situent à un niveau suffisant pour
vous assurer une couverture sociale minimale. En effet, un dirigeant percevant
exclusivement des dividendes, par exemple, ne bénéficierait d'aucune assurance
retraite, ni même de couverture maladie pour ses remboursements de soins.
OptiRev.fr constitue donc un outil d'aide à la décision mais ne peut remplacer
votre réflexion personnelle sur votre situation propre ni les conseils avertis
d'un professionnel.